LA LUTTE CONTRE LES ABSENCES DE COURTES ET LONGUES DUREES, un réel défi pour les pharmacies wallonnes et bruxelloises
Un partenariat MBM – Securex pour vous fournir des informations sociales spécifiques aux pharmacies
Cet article inaugure une série d’articles sur des sujets sélectionnés avec le secrétariat social Securex et qui nous paraissent vous apporter une information spécifique et utile à la gestion de votre pharmacie
L’absentéisme pour cause de maladie a connu une augmentation constante en Belgique ces dernières années. Ce phénomène représente non seulement un coût important en raison des salaires versés sans prestations en contre-partie, mais gêne également l’organisation de l’activité d’une pharmacie. Dans le contexte actuel de pénurie de main d’oeuvre, les collaborateurs en arrêt maladie ne sont pas faciles à remplacer. Il nous paraît dès lors utile que vous puissiez comparer la situation de votre pharmacie aux données de l’absentéisme du secteur, vous permettant, le cas échéant de trouver des pistes d’amélioration.
Près d’un salarié sur dix absent quotidiennement pour cause de maladie
L’absentéisme dans les pharmacies wallonnes et bruxelloises a connu un pic lors de la pandémie de corona et n’a pas diminué depuis lors. L’absentéisme dans les pharmacies flamandes suit la même tendance, mais de manière un peu moins défavorable. Chez les autres employeurs bruxellois et wallons de moins de 20 travailleurs, l’absentéisme est resté plutôt stable et nous n’observons qu’une légère augmentation en 2022.
Le taux de maladie global dans les pharmacies est donc nettement plus élevé en 2022 qu’en 2019, l’année précédant la pandémie . Pour les pharmacies wallonnes et bruxelloises, le chiffre de 2022 est supérieur de 42,36 % à celui de 2019, pour les pharmacies flamandes de 32,20 %, pour les employeurs wallons et bruxellois de moins de 20 travailleurs de 13,98 % seulement et pour l’ensemble du marché du travail belge de 11,73 %.
En 2022, le taux de maladie global dans les pharmacies wallonnes et bruxelloises avoisinait les 10 %. Cela signifie qu’au cours d’une journée de travail moyenne, près de 10 collaborateurs sur 100 étaient absents pour cause de maladie ou d’accident privé (9,51%). C’est à peu près la même chose que dans les pharmacies flamandes (8,95%), mais bien plus que dans les entreprises wallonnes et bruxelloises de taille similaire et actives dans divers secteurs (7,01%).
graphique ci-dessous : Evolution du taux de maladie total dans les pharmacies wallonnes et bruxelloises, par rapport aux pharmacies flamandes et aux entreprises wallonnes et bruxelloises de moins de 20 travailleurs
Forte augmentation des absences courtes et longues
La forte augmentation du taux de maladie global dans les pharmacies wallonnes et bruxelloises s’explique principalement par l’augmentation spectaculaire du taux de maladie longue (> 1 an). Juste avant la pandémie de corona, ce chiffre était très similaire dans les pharmacies du nord et du sud du pays, et dans les entreprises wallonnes et bruxelloises de moins de 20 collaborateurs. En 2022, dans les pharmacies wallonnes et bruxelloises, un travailleur sur 20 était absent plus d’un an pour cause de maladie (5,10 %). Dans les pharmacies flamandes, c’est un peu moins (4,36%), mais toujours beaucoup plus que dans les entreprises wallonnes et bruxelloises de taille similaire, actives dans divers secteurs (2,95%).
Une deuxième explication de la forte augmentation du taux de maladie total dans les pharmacies wallonnes et bruxelloises est la hausse du taux de maladie de courte durée (<1 mois). A nouveau, juste avant la pandémie de corona, on observe un chiffre très similaire dans les pharmacies du nord et du sud du pays, ainsi que dans les entreprises wallonnes et bruxelloises de moins de 20 collaborateurs. En 2022, ce taux de maladie courte est beaucoup plus élevé dans les pharmacies wallonnes et bruxelloises (2,44%) et dans les pharmacies flamandes (2,72%), que dans les entreprises wallonnes et bruxelloises de taille similaire et actives dans divers secteurs (1,96%).
graphique ci-dessous : Evolution des taux de maladie par durée dans les pharmacies wallonnes et bruxelloises de moins de 20 travailleurs
graphique ci-dessus : Evolution des taux de maladie courte et longue dans les pharmacies wallonnes et bruxelloises, par rapport aux pharmacies flamandes et aux entreprises wallonnes et bruxelloises de moins de 20 travailleurs
Forte augmentation de l’absentéisme en raison d’un risque infectieux plus élevé et d’une charge de travail plus importante qu’ailleurs ?
Le taux de maladie de courte durée est sensiblement plus élevé dans tous les secteurs en 2022 qu’en 2019. Nous y voyons quelques explications. Tout d’abord, les maladies infectieuses, telles que le coronavirus et la grippe, continuaient à se propager parmi les travailleurs, mais désormais sans mesures imposées en matière d’hygiène, de télétravail et de chômage temporaire. Il est possible que cela ait entraîné une augmentation du nombre de maladies. Deuxièmement, les travailleurs peuvent être plus enclins à se faire porter pâle pour éviter d’infecter d’autres collègues. Les collaborateurs des pharmacies, de par la nature de leur travail, sont probablement plus exposés au risque d’infection que les collaborateurs d’autres organisations, et sont également plus susceptibles de se faire porter pâle pour la même raison. Ils ont également moins voire pas la possibilité de travailler à domicile.
Enfin, le taux de longue maladie reste élevé dans tous les secteurs. Les facteurs démographiques en sont les principaux responsables, mais aussi les crises successives et un nombre croissant de cas de burnout. Après la pandémie de corona, bien qu’il y ait à nouveau un peu plus de possibilités d’initiatives de réintégration, le niveau du taux de longue maladie d’avant la crise n’a pas encore été retrouvé. Pourquoi ce taux a-t-il augmenté beaucoup plus dans les pharmacies que dans les autres secteurs ? La charge de travail était-elle plus importante en raison de nouvelles tâches telles que les vaccinations ? Les collaborateurs des pharmacies ont-ils continué à travailler de manière plus structurelle lorsqu’ils étaient malades, avec toutes les conséquences que cela implique ? Dans les responsables des pharmacies, l’accent a-t-il été mis, plus encore que dans d’autres secteurs, sur les tâches essentielles et donc pas sur la réintégration des collaborateurs malades de moyenne ou longue durée ?
Pourtant, il est important d’éviter que les collaborateurs ne dépassent la limite d’un an d’absence, car les chances de retour sont alors extrêmement faibles. Mieux encore : évitez que vos collaborateurs ne tombent malades à cause du travail.
Et maintenant ?
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Nous vous donnons un premier conseil : pour éviter l’épuisement après une période de stress prolongée, il est important de prévoir suffisamment de récupération. Veillez donc à ce que vos employés fassent des pauses régulières tout au long de la journée et à ce qu’ils prennent leurs vacances, de préférence réparties sur l’année avec un congé plus long d’au moins deux semaines.
Article écrit par le secrétariat social SECUREX dans le cadre du partenariat MBM-SECUREX
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